Track Now

Track Now est un collectif de trois artistes, Didier Bourdenet, Alexandre Domini et Pauline Repussard, issus de l'école d'art de Besançon.
Ils développent une approche de l'espace et du volume par le multiple, le geste, le rythme, le détournement, le rangement, le chantier, l'archive, les matériaux industriels, la récupération.
A travers différentes installations qui suggèrent la notion de quotidien, il s'agit de prendre en compte le contexte, le support et la matière dans leur globalité, que ce soit une feuille de papier A4, de la peinture industrielle, un sachet de 1000 sacs plastiques, un volume extérieur ou intérieur. Il s'agit aussi de s'interroger sur le statut, sur le fait d'être non seulement artiste, mais vivant et pensant.
Comment et pourquoi ? Dans un maintenant, un présent aux conditions difficilement discutables, où la marchandise est le sujet du pouvoir.
C'est une somme d'actes qui maintient Track Now en cette substance multiple et unique à la fois, qui prévenant son devenir, prolifère en se jouant de sa précarité et de son destin entropique. Un peu comme la poussière se dépose systématiquement sur un écran, comme un tic de langage nous colle à la langue, Track Now appartient au quotidien, tout en menaçant de l'envahir... Pour Paris sur Vingeanne, ils ont imaginé une nouvelle performance collective pour le jour du vernissage. Il sera ensuite possible d'en voir des traces, mais aussi des pièces réalisées individuel-lement.


Track Now, Délivré le 22/09/2011, 2011 © Artbfc

"Un pot de peinture éventré laisse découvrir une matière en bloc, totalement séchée, le tout est présenté sur une bâche en plastique où on peut lire l’inscription « Avant, j’étais peintre ». Une oeuvre signée Didier Bourdenet, qui a, elle aussi, une histoire à raconter : celle d’un outil de travail et d’une passion laissés un jour à l’abandon,d’un peintre qui décide de créer autrement, en faisant de la peinture non plus un moyen mais un sujet en soi. Cinq ans plus tard, le pot abandonné, relique d’unpassé révolu, sera de nouveau ouvert lorsqu’un deuil viendra frapper l’artiste.

Fasciné par la géométrie et le travail de la matière, Alexandre Domini sait allier technicité, chaleur, et créativité. Neuf plaques d’un métal appelé polymiroir, pliées et assorties selon une logique savamment étudiée, s’inscrit dans un concept cher à l’artiste, en lien avec les nombres et les séries.

Pauline Repussard a pour sa part conçu un nombre précis de pièces en céramique, des cercles dotés d’encoches qui ont servi à la construction d’un module.De la construction il ne reste qu’une représentation, mais les pièces reposent dans un coffret, lui-même conçu par l’artiste dans le cadre du projet. Le coffret, en bois tapissé de tissu noir, reste ouvert, semblant interroger le public sur son statut : boîte ludique ou reliquaire d’uneoeuvre perdue ? " Sophie Vanvlierberghe, Le Bien Public, 14 octobre 2011