Julie Polidoro


Née à Cannes en 1970, elle a grandi à Rome jusqu'à 18 ans, et depuis vit à Paris. Diplômée de l'ENSBA de Paris avec les félicitations, elle a aussi vécu à New York grâce à une bourse de Hunter College et à Honk Hong avec une bourse de l'UNESCO. Elle a exposé dans de nombreuses capitales européennes et à New-York.A Paris elle est représentée par la galerie Odile Ouizeman

Frontières Floues
Ces travaux les plus récents sont des grandes peintures sur toile libre (sans châssis) qui pendent dans l'espace. Depuis 6 ans, elle prend des photos de vues aériennes de territoires géographiques cachés en partie par des nuages. Dans les nuages, il y a des inscriptions de moments précis dans le temps. Il y est question du paysage comme fonction du temps. La perception du temps vue comme quelque chose qui apparaît et qui disparaît, qui est discontinue, comme sa perception du visible, comme son être au monde. Il y a des trous de vision, des interruptions du visible matérialisés par les nuages.
Le support reste vide par endroits, sans qu'aucune matière ne le recouvre (absence de pigments), afin que sa lecture soit elle aussi impermanente. Il n'y a plus un seul centre, l'homme n'est plus au centre. Donner forme pour elle, c'est travailler les bords. Ce qu'elle recherche, c'est la possibilité d'une multiplicité des entrées et des sorties, dans le tableau, que l'œil ne puisse se poser nulle part : souhait de circulation.
Il n'y a pas une seule entrée possible dans le tableau. C'est hors du cadre que ça se passe : tout n'est pas dans ce qu'elle voit, tout n'est pas dans le cadre. Son souhait est de renvoyer à du non visible.
Être présente pour elle, c'est être présente au flottement de ses sensations, de ses perceptions, à leur fluidité et à leur impermanence d'un état à un autre, à leur perpétuel devenir. Comme dans toute remémoration mentale, la bande avance, revient, avance à nouveau, dérape, saute, glisse. De la même façon, elle aime que la vitesse de perception du regard du spectateur, soit par moments réduite au silence, puis relancée. Le ciel et ses nuages sont à l'opposé de toute notion de cadre.


Julie Polidoro, La ronde de tous les pays, 2011 © Artbfc

Pour en savoir plus :
http://www.galerieouizeman.com
http://juliepolidoro.com/