Daniel Gauthey

 

Daniel Gauthey s’approprie les richesses de matériaux et d’objets divers, éparpillés dans la nature, dispersés par la société. Il les accumule, les collectionne, puis effectue un « recentrage ». Se joue ici un défrichage, un croisement des matières dans leurs qualités internes, avec des associations d’idées, des jeux de mots, des références culturelles. Alors, des épluchures entières de peaux d’oranges confirment la présence des femmes dans les placards. Une éponge agrémentée d’une fleur et d’une cuillère revisite le déjeuner sur l’herbe.

Un couple de loups, encré de noir jusqu’aux bottes, cherche son intimité dans la pénombre, ou marche en portant d’improbables formes orangées à bout de pattes. Daniel Gauthey est poète et jardinier. Il bine le champ de ses collectes, fouille l’ombre et la lumière, cherche la semence fantomatique et cultive son germe incertain.

Entre absence et présence, des liens se tissent et se développent, tels ceux des êtres qui se cherchent. C’est une quête d’identité, de construction, qui place l’homme et la femme à égalité, face à la diversité du monde. Les oeuvres de Daniel Gauthey parlent de ces médiations, sociales et intimes à la fois.