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Ginny Munden
Née en 1963 (Dorking) en Grande-Bretagne, Ginny Munden commence à travailler la photographie dans les années 1980 alors qu'elle passe un diplôme qui relie arts de la performance et arts plastiques. Ses premières œuvres sont centrées sur des problématiques purement photographiques puis, progressivement, elle intègre les notions de mouvements corporels issues de la performance à ses photos. Le déroulement de la vie, avec ses situations et ressentis constitue le matériau de base du travail de Ginny Munden. Parmi cette accumulation d'expérimentations, elle sélectionne ce qui la touche pour le retranscrire sous forme photographique. Aucune photo isolée dans son œuvre, elle ne propose que des séries d'images séquencées afin de traduire l'inscription dans le temps de chacune de ses thématiques.
La série " Water portraits " (2005) a été élaborée à la suite d'une conversation de G.M. avec une personne qui, habitant une maison surplombée par une rivière, lui affirme la capacité de l'eau à mémoriser les sons, ayant elle-même été témoin de ce phénomène. G.M. a alors l'idée d'appliquer ce pouvoir de mémorisation de l'eau aux images. Elle imagine ce qui se passerait si l'eau se souvenait des visages humains qui se sont penchés sur elle : une restitution à la fois pâle et floue des visages apparaîtrait. Pour traduire cette idée qui mêle les inexactitudes de la mémoire et du reflet aux modulations de l'eau, elle réalise des photographies numériques avec une longue exposition sans aucune utilisation de filtre ni effets photoshop. Les portraits ainsi obtenus, beaucoup plus proches d'un rendu pictural que photographique, hésitent entre absence et présence.
La série " Birling Gap "
(2001) est centrée sur l'autoportrait. Elle représente la sensation de communion
entre l'artiste et un lieu naturel. Deux types de plans sont juxtaposés : vue
du sol et vue frontale. Les 7 photographies dévoilent plusieurs points de vue
et fragments temporels d'une même situation, elles sont présentées conjointement.
Certaines de ces photos sont prises en marchant.
"La longueur de temps d'exposition couplée au mouvement de marche permet un
effet de mixage des couleurs sur l'émulsion photosensible de la pellicule et
les fait évoluer comme sur une palette de peintre. Ce travail témoigne de mon
"ici et maintenant", le mouvement à travers le temps et l'espace, et c'est une
tentative de figer ma présence physique, celle-ci étant un lien entre la terre
et le ciel" ainsi que l'explique l'artiste.
La série " Grasshoppers " (2001) illustre des moments de joie et de liberté vécus par des enfants. Ginny Munden était au sol et, alors que les enfants sautaient par-dessus elle, elle les photographiait . Ces photos prises depuis le sol dévoilent des vues du ciel, le lien terre/ciel et, à travers lui celui physique/spirituel est donc à nouveau signifié. Cécile Desbaudard