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Raphaël Galley
Raphaël Galley, né en 1976,
a obtenu le Diplôme National d'Arts et Technique de l'ENSA de Dijon en 2001
après avoir passé un BTS Agencement de l'environnement architectural en 1998.
Son travail est centré sur la réalisation de sculptures qui comportent des caractéristiques
fonctionnelles, sortes d'objets hybrides qui empruntent aux vocabulaires de
l'art et de la technicité.
Conçus à partir de matériaux " nobles " (pierre, bois…) et industriels (mousse,
tiges filées, laine de verre…) détournés de leur utilisation habituelle, ils
répondent à des exigences pratiques : réalisation toujours précédée d'une maquette,
production en série possible et fonctionnalité (ils peuvent servir de support
type table ou chaise, de meubles de rangement type étagère…).
Le caractère fonctionnel
de ces sculptures est parfois conforté par la présence de plans et notices de
montage que l'artiste leur associe. Si leur fonctionnalité paraît évidente,
aucune fonction précise ne leur est attribuée, celle-ci dépend de l'imagination
du regardeur.
Nommées "structures mouvantes " par l'artiste, ces œuvres sont aptes à la déformation
car composées de structures et matériaux élastiques dont le montage revendique
une certaine fragilité.
Chaque sculpture peut ainsi
devenir source d'une multitude de propositions formelles successives entre pression
et retour à l'état stable. Les œuvres exposées ont été spécialement conçues
pour le lieu. Elles révèlent une nouvelle orientation dans le travail de Raphaël
Galley, l'aspect fonctionnel devient secondaire, c'est désormais la recherche
du ludique et de l'esthétique qui domine. Elles s'inspirent de l'univers des
jeux de construction caractérisé par une retranscription synthétique et minimaliste
des composantes de la réalité visuelle (les bâtisses humaines sont souvent réduites
à de simples cubes…).
Chaque titre répond d'ailleurs
à la codification des pièces contenues dans ces jeux (nom de la pièce suivi
de l'attribution d'un numéro comprenant son année de création puis l'ordre chronologique
de fabrication de la pièce durant cette même année) : "20 051 : Route" pour
la première sculpture,"20 052 : Mur d'agglomérés" pour la seconde.
20 051 : Route
Face aux caractéristiques de son espace d'exposition, un extérieur au sol bétonné,
R.G. a décidé de créer une route (structure grise longiligne divisée en deux
parties égales par une ligne blanche discontinue). Composée de tubes de mousse
noire accolés (goudron) et de blocs de marbre de Carrare (ligne blanche), cette
sculpture de 2 m sur 2 m a été précédée d'une maquette comme toutes les œuvres
de R.G.
20 052 : Mur d'agglomérés
Traduction ludique d'un aggloméré type parpaing, cette œuvre résulte de l'assemblage, par l'intermédiaire de raccordements plastiques type plomberie et vis métalliques, de tubes de mousse dont le grain et la couleur se rapprochent des constituants de l'aggloméré. Raphaël Galley s'amuse à détourner l'aspect massif de l'aggloméré non seulement à travers le choix de matériaux souples et légers mais aussi par l'élaboration d'une construction aérée puisque les tubes de mousse, au lieu d'être accolés, sont séparés les uns des autres par un vide et ce, sur chaque face. Dans la pièce qui précède l'espace d'exposition de R.G., un des murs est entièrement constitué d'agglomérés. Le positionnement de "20 052" (qui pourrait d'ailleurs être assemblé à toute une série de pièces semblables selon l'agencement d'un mur) dans le prolongement du mur d'agglomérés de la pièce précédente permet le lien entre le référent réel et sa traduction artistique. Cécile Desbaudard